Le temps du carême

Le mercredi des cendres (le mercredi 26 février en 2020), toute l’Église catholique entrera en carême. Cette période de quarante jours (quadragesima en latin) est réservée à la préparation de Pâques, elle est également marquée par l’ultime préparation des catéchumènes qui reçoivent le baptême le jour de Pâques.

Depuis le IVème siècle, on commence à le constituer comme temps de pénitence et de renouvellement pour toute l’Église, avec la pratique du jeûne et de l’abstinence. Conservée avec vigueur dans les églises d’Orient, la pratique pénitentielle du Carême s’est assouplie en Occident, mais on continue à y observer un esprit de pénitence et de conversion.

Ce faisant, « l’Église s’unit chaque année par les quarante jours du Grand Carême au mystère de Jésus dans le désert » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 540)
Aussi, le carême est comme une retraite collective de quarante jours durant lesquels l’Église propose à ses fidèles l’exemple du Christ au désert. Le peuple de Dieu se prépare ainsi à la célébration des solennités pascales, dans la purification du cœur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence.

QU’EST-CE QUE LE MERCREDI DES CENDRES ?

C’est le début du Carême ; un jour particulièrement pénitentiel, dans lequel on manifeste notre désir personnel de CONVERSION à Dieu.
En recevant l’imposition des Cendres dans les églises, on exprime avec humilité et sincérité de cœur que nous voulons nous convertir et croire vraiment à l’Evangile.

L’origine de l’imposition des cendres appartient à la structure de la pénitence canonique. Elle commence à être obligatoire pour toute la communauté chrétienne à partir du Xème siècle. La liturgie actuelle conserve les éléments traditionnels : imposition des cendres et jeûne rigoureux.

Les formules de l’imposition des cendres sont inspirées des Saintes Écritures : Genèse 3, 19 et Marc 1,15.
Les cendres viennent des rameaux bénis pendant le Dimanche des rameaux de l’année précédente, suivant une tradition qui remonte au XIIème siècle. La formule de bénédiction rappelle la condition du pécheur que nous sommes.

QUEL EST LE SYMBOLE DES CENDRES ?

Le symbolisme des cendres est le suivant :

  • Condition de faiblesse et de vanité de l’homme, qui avance vers la mort ;
  • Condition pécheresse de l’homme
  • Prière et supplication ardente pour que Dieu lui vienne en aide ;
  • Résurrection, étant donné que tout homme est appelé à participer au triomphe du Christ.

A QUOI NOUS INVITE L’ÉGLISE PENDANT LE CARÊME ?

L’Eglise nous invite à faire du Carême un temps de retraite spirituelle dans lequel l’effort de méditation (lecture de la Bible, de la vie des saints, des écrits des Papes et des auteurs spirituels) et de prière doit être soutenu par une ascèse personnelle, laissée à la libre générosité de chacun.

Si on vit bien le Carême, on doit obtenir une authentique et profonde conversion personnelle, et nous préparer de cette manière à la plus grande fête de l’année : le dimanche de la Résurrection du Seigneur (Pâques)

POURQUOI DIT-ON QUE LE CARÊME EST UN « TEMPS FORT » ET UN « TEMPS PÉNITENTIEL » ?

« Les temps et jours de pénitence au cours de l’année liturgique (le temps du carême, chaque vendredi en mémoire de la mort du Seigneur) sont des moments forts de la pratique pénitentielle de l’Eglise. Ces temps sont particulièrement appropriés pour les exercices spirituels, les liturgies pénitentielles, les pèlerinages en signe de pénitence, les privations volontaires comme le jeûne et l’aumône, le partage fraternel (œuvres caritatives et missionnaires) ». (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1438)

COMMENT CONCRÉTISER MON DÉSIR DE CONVERSION ?

De diverses manières, mais toujours en réalisant des œuvres de conversion, comme par exemple :

  • S’approcher du Sacrement de Réconciliation et faire une bonne confession individuelle : claire, concise, concrète et complète.
  • Dépasser les divisions par le pardon, et grandir dans l’esprit fraternel.
  • Pratiquer les Œuvres de miséricorde.

QU’EST-CE QUE LA PÉNITENCE ?

La pénitence, traduction latine du mot grec metanoia qui signifie « conversion » (littéralement « changement d’esprit ») du pécheur, désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs en vue de la réparation du péché commis, et l’état de fait qui en résulte pour le pécheur.
Littéralement « changement de vie » se dit de l’acte du pécheur qui revient vers Dieu après s’être éloigné de lui, ou de l’incroyant qui reçoit la foi.

QUELLES SONT LES MANIFESTATIONS DE LA PÉNITENCE ?

La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. « L’Écriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière et l’aumône, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. A côté de la purification radicale opérée par le Baptême ou par le martyr, ils citent comme moyen d’obtenir le pardon des péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain, l’intercession des saints et la pratique de la charité « qui couvre une multitude de péchés » (1 P 4,8) (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1434)

SOMMES-NOUS OBLIGÉS A FAIRE PÉNITENCE ?

« Tous les fidèles sont appelés, par l’Évangile, à faire pénitence. Cependant, afin que tous s’unissent à une pratique commune de pénitence, on a fixé certains jours pénitentiels pendant lesquels chaque fidèle se dédie de manière particulière à la prière : en réalisant des œuvres de piété et de charité, en s’oubliant soi-même et en accomplissant ses propres obligations avec la plus grande fidélité et, surtout, en observant le jeûne et l’abstinence. » (Code de droit canonique, 1249)

QUELS SONT LES JOURS ET LES TEMPS PÉNITENTIELS ?

« Dans l’Église universelle, tous les vendredis de l’année et le temps de carême sont des jours et des temps de pénitence. » (Code de droit canonique, 1250)

QUE DOIT-ON FAIRE PENDANT LES VENDREDIS DE L’ANNÉE ?

En souvenir du jour de la mort de Jésus-Christ sur la sainte Croix, « pendant tous les vendredis, à moins qu’ils ne coïncident avec une solennité (comme la saint Joseph le 19 mars ou l’Annonciation le 25 mars), on doit observer l’abstinence de viande ; on gardera jeûne et abstinence le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. » (Code de droit canonique, 1251)

QUELLES SONT LES ŒUVRES DE MISÉRICORDE ?

Les œuvres de miséricorde spirituelles sont au nombre de sept :
Enseigner l’ignorant, conseiller celui qui en a besoin, corriger l’égaré, pardonner les injures, consoler le triste, souffrir avec patience les adversités et les faiblesses du prochain, et prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

Les œuvres de miséricorde corporelles sont au nombre de sept :
Visiter le malade, donner à manger à celui qui a faim, donner à boire à celui qui a soif, secourir le captif, vêtir celui qui est sans vêtement, accueillir le pèlerin et ensevelir les morts.

QUELLES SONT LES OBLIGATIONS D’UN CATHOLIQUE PENDANT LE CARÊME ?

Il doit accomplir le précepte du jeûne le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint et celui de l’abstinence chaque vendredi, ainsi que la confession et la communion.

EN QUOI CONSISTE LE JEÛNE ?

Le jeûne consiste à faire un seul repas pendant la journée, avec une alimentation frugale le matin et le soir. On ne doit rien manger entre les repas, sauf cas de maladie.

QUI EST OBLIGE AU JEÛNE ?

La loi du jeûne oblige tous ceux qui sont majeurs, jusqu’à l’âge de 60 ans. (Droit canon, n° 1252)

QU’EST-CE QUE L’ABSTINENCE ?

L’abstinence est le fait de se priver de viande (rouge, blanche ou dérivée).

QUI EST OBLIGE A L’ABSTINENCE ?

La loi de l’abstinence oblige tous ceux qui ont accompli 14 ans (Droit canon, n° 1252).

Bon et Saint Carême à chacun de vous !